Le jardin perdu
Commande d'écriture de l'association LASSA [L'Araignée Sort Son Art] : Conte intergénérationnel à partir d'un atelier d'écriture avec les résidentes de l'EHPAD- La pastellière. Assemblage, adaptation et création du conte suivi d'une lecture musicale accompagnée d'Anne Kann'sou au violon au sein de la résidence. Extrait...
Extrait :
[...] Elle chemina encore et encore sans parvenir à rencontrer le Grand Enchanteur. Elle arriva alors dans une bambouseraie effrénée, si haute qu'elle paralysait les rayons du soleil. L'obscurité s'épaississait à mesure qu'elle s'enfonçait dans cette forêt de jambes fines. Ne voyant quasiment plus rien, elle écouta.
C'est alors qu'elle entendit un bruit de sabre tranchant net. Elle s'immobilisa.
Bruit de sabre - Schlick
Bruit de sabre - Schlick
Elle avança à tâtons vers ce bruit puis vers une lueur. Un petit carré de bambouseraie était dégagé et laissait filtrer la lumière. Elle s'aventura malgré un
Schlick - bruit de sabre inquiétant.
Le son semblait lointain mais à peine avait-elle posé un pied sur cet espace éclairci que la contrée se mit à trembler. De terre sortirent des bambous poussant très vite, de plus en plus vite et à une hauteur inimaginable. Elle se figea entre deux tiges pour ne pas être transpercée et se retrouva à nouveau dans l'obscurité.
Schlick - Schlick
Le bruit du sabre s'intensifiait.
Schlick - Schlick - Schlick
Le bruit du sabre se rapprochait d'elle.
Schlick - Schlick - Schlick - Schlick
Il était derrière elle.
Terrifiée, elle n'osait se retourner, elle se crispa, serra les poings très forts et
Schlick
Un bambou tomba à ses pieds
Schlick
Un bambou tomba à ses pieds
Et Schlick bambou tombé et Schlick bambou tombé et Schlick bambou tombé et Schlick bambou tombé.
Et elle se trouva à nouveau dans petit carré dégagé.
Alors elle comprit et dit:
EAU RIVIERE SOURCE CLAIRE RUISSEAU NATURE
et elle se souvint de la fin de la légende de la bambouseraie :
« Têtes coupées ne cesse de repousser, racines canalisées harmonie assurée ». Cette histoire racontait que pendant plusieurs décennies, l'homme versait sur les terres couvertes de bambous un produit dévastateur nommé « Puissant désherbant ».
Après épandage, les bambous mourraient les uns après les autres entrainant, dans cette chute [...]